Coléoptères xylophages et saproxyliques ENS Col du Coq 2017

De l'importance des coléoptères saproxyliques

Col du coq paysage

Cette étude, qui date de 2017, a été réalisée dans le périmètre de l'Espace Naturel Sensible (ENS) départemental du Col du Coq. Elle s'est interessée tout particulièrement aux coléoptères  xylophages et saproxylophages. Les xylophages sont des insectes mangeurs de la partie ligneuse du bois. Les saproxylophages s'attaquent aux caries du bois et aux terreaux. Ils comportent également de nombreux mycétophages s'attaquant aux champignons parasites ou symbiotiques de l'arbre. A ces espèces, il convient d'ajouter la cohorte des insectes prédateurs des espèces précédentes.
C'est un Rapport au Conseil de l'Europe de Martin C.D. Speight en 1989 qui a attiré l'attention sur les invertébrés saproxyliques et la nécessité de leur protection. Il estime notamment à quelque 40% la proportion des invertébrés saproxyliques en danger d'extinction en Europe. Leur protection implique de laisser vieillir des arbres et pourrir du bois, ce qui vient quelquefois heurter certaines pratiques sylvicoles. Les vieilles forêts offrent des conditions de vie indispensables à certains organismes saproxyliques, coléoptères et champignons en particulier. Plusieurs facteurs peuvent influencer la biodiversité des populations et peuplements des coléoptères xylophages et saproxylophages : l'indigénat et la diversification des essences, la maturité des arbres, l'ancienneté et la continuité du couvert forestier. Cette enquête vient donc à l'appui de la réflexion entomologique sur les interactions entre les insectes et la forêt, réflexion qui a beaucoup progressé ces dernières années à la suite des travaux menés notamment par Arthur Khndzorian IABLOKOFF, René DAJOZ et Hervé BRUSTEL. C'est pourquoi l'étude de ROSALIA prend toute son importance au vu des enjeux actuels.

Insectes et forêt : résultats et conclusions de l'étude

Col du coq xylochinus
Xylochinus pilosus, Coléoptère, Curculionidae, Scolytinae, Fred CHEVAILLOT 2017, ouest ENSD et flanc sud du Pavouta

Quatre faciès principaux de forêts sont situés dans le périmètre de l'étude :
1. Une forêt ancienne et mature au stade terminal, dominée par le hêtre, le sapin et l'épicéa, avec continuité de l'état boisé.
2. Une forêt ancienne et mature au stade terminal, dominée par l'épicéa, sans classes d'âge intermédiaire et peu de variétés d'essences (continuité de l'état boisé monospécifique et âgé).
3. Une forêt récente, caractérisée par des essences héliophiles (tremble et saule), sans continuité et maturité de peuplement.
4. Une forêt ancienne en voie de vieillissement, avec continuité de l'état boisé et un peuplement qui commence à acquérir des attributs de maturité.

Six pièges "polytrap" ont été posés dans les différents faciès. Il est à noter des conditions climatiques défavorables en raison de la chaleur et de la faiblesse des précipitations.

Sur les 150 espèces de coléoptères qui ont été récoltées, seule une centaine est liée à la problématique des ligneux (xylophages, saproxylophages, mycétophages et/ou prédatrices). Sur les 141 espèces de coléoptères saproxyliques identifiées par Hervé BRUSTEL comme bio-indicatrices de la qualité des forêts en zone de montagne dans le nord de la France, seules 10 ont été identifiées pendant la prospection, ce qui est faible. La Rosalia Alpina, espèce protégée et emblème de notre club, n'a pu être contactée lors de cette prospection. Cependant, des espèces peu fréquentes et patrimoniales pour la région ont été trouvées.

En ce qui concerne la répartition des espèces selon les faciès, il est à noter que chacun comportait une diversité d'espèces. Les faciès 3 (forêt récente) et 4 (forêt ancienne qui commence à acquérir des attributs de maturité) sont les moins diversifiés en espèces. Le faciès 1 (forêt ancienne diversifiée en essences et mature) comporte un peu moins d'espèces (49 contre 58) que le faciès 2 (forêt ancienne et mature mais peu diversifiée). Cependant, le faciès 1 comporte plus d'espèces de coléoptères saproxyliques bio-indicatrices de la qualité des forêts françaises selon Hervé BRUSTEL (7 contre 3).

Au final, cette étude confirme les éléments connus qui contribuent à la biodiversité des coléoptères xylophages et saproxyliques avec une bonne diversité des espèces en milieu boisé et avec un bon continuum des cortèges du bois, de l'arbre vivant au bois entièrement décomposé, et cela, malgré des conditions météorologiques défavorables.

L'étude : 2017 col du coq rapport 15 01 20212017 col du coq rapport 15 01 2021 (5.04 Mo)

Le PDF de la présentation de l'étude : Col du coq presentation xylo 2018 2Col du coq presentation xylo 2018 2 (5.88 Mo)

Date de dernière mise à jour : 19/01/2021

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